Bem vindos ao Brasil!!!

Après un dernier dîner dignement arrosé nous avons quitté Gigi et Claude qui sont partis le lendemain à l’aube vers El Calafate, avant de rentrer en douce France. 

C’est passé tellement vite qu’on a même pas eu le temps de réaliser tous les petits bonheurs associés (notamment la sortie hilarante en amoureux, Puerto Iguaçu’s Saturday night fever, tout un programme !). Ca a requinqué LESZAT qui commençaient à saturer de leur voyage. On vous en parle peu à vous qui nous encouragez toujours chaudement, pour ne pas trop cracher dans la soupe, mais certains jours sont moins roses que d’autres. La fatigue s’accumule pour nous 4, tout simplement.

Le lundi 11 avril fut donc consacré à rien de rien de rien. Même dans le rien, on découvre plein de nouveautés. Au bord de la piscine, dans le style argentin, c’est-à-dire cumbia colombienne à fond les oreilles et du thé maté à gogo, un agriculteur d’origine allemande, une grand-mère en « lune de miel avec son petit fils ».

Avant de mettre le réveil, en vérifiant nos billets pour le Brésil, on s’aperçoit que le vol part du Brésil même et non de l’Argentine. Donc réveil aux aurores pour passer la frontière (très souvent saturée) à 6h du matin, tellement bien que nous arrivons à l’aéroport de Foz de Iguaçu 2 h en avance.

Nous voici donc au Brésil, chez moi !!! Que saudades ! Cette fois nous allons nous poser un peu et en profiter pendant 5 semaines. Pour bien commencer nous petit déjeunons local. Verdict positif : Gabriel adore le pao de queijo et Héloïse déteste le brigadeiro (ainda bem).

Pour commencer, direction Londrina, ville sans aucun intérêt touristique, où nous allons revoir la famille.

D’abord Louis et Sho (mon père et ma belle-mère = son épouse) alias Papilou et Shosho. Papilou nous fait la surprise de nous cueillir à l’arrivée à notre hôtel et nous conduit dans la maison de Regina (2^e sœur de Shosho) où vit la fameuse Batian (mère de Shosho). Je ne l’avais pas revue depuis 20 ans ! Les enfants étaient impressionnés par ce tout petit bout de femme (1m 40) toute menue japonaise de 97 ans ! Née à Sendai (Japon, récemment rasée par le tsunami), émigrée avec son père et sa  sœur en 1930, elle se marie à un autre émigré japonais au Brésil. Ils auront 8 enfants (7 filles et 1 garçon), 22 petits enfants (Elise et moi comprises) et aujourd’hui 26 arrières petits enfants (Marius étant le dernier). Son mari est maintenant décédé mais elle garde une santé d’acier, bien qu’un peu affaiblie récemment et surtout un moral, une grâce et un humour déconcertants. Cette femme c’est un amour avec un soleil à la place du cœur !

Conversations et confidences avec Batian, balades autour du lac Igapo (entre 2 averses, temps horrible), véritable dîner japonais avec une partie de la vaste famille (Shigero et Minoro, fils de Regina, avec femmes et enfants + Alice la sœur aînée de Sho, excellente cuisinière qui nous a appris à faire des tempuras). De quoi resserrer les liens et se fabriquer des souvenirs communs.

Le 15 avril après des adieux très émouvants (en se demandant si on aura la chance de revoir Batian) nous rejoignons tous les 6 Sao Paulo, par avions séparés. L’arrivée à l’aéroport de Garulhos, en plein centre de la ville, fait croire qu’on va tomber entre les immeubles !

Nous gagnons l’appartement de Lidia (sœur n°3) que je n’avais jamais vue (elle était au Japon à l’époque de mes précédents voyages) mais qui nous a d’office adoptés et traités comme des rois avec une générosité sincère de tia (tata). La chambre ensuite pour Eric et moi, une autre pour les enfants, une autre pour les grands parents et elle sur le canapé ! Il faut le faire !

Le 16 au soir s’est tenue LA fête familiale, à la brésilienne cette fois, avec les 4 sœurs (Sho, Lidia, Luiza et Suzana), une partie de leurs enfants (Jun, Carolina, Rodrigo, Fernanda, Enrique) + conjoints + enfants, en tout 24 personnes dans la salle de fêtes du superbe condominium de Carolina, autour d’un barbecue mortel. Eric a réussi à baragouiner en espagnol ou en anglais et s’est intégré en moins de 2. Une fois de plus la soirée fut abrégée parce que nos enfants n’ont pas tenu le choc mais les invitations sont lancées de part et d’autre. Il ne manquait que Toshi (fils aîné de Lidia) qui vit maintenant à Banyuls !

Le 17 nous nous sommes forcés à sortir un peu dans la mégapole de 20 millions d’habitants par un cagnard lourd, pour revoir l’ancien immeuble de Louis et Sho rua Pamplona et faire un tour sur l’avenida Paulista, principale artère où les villas des magnats du café ont presque toutes été rasées et remplacées par des buildings. Comme c’était dimanche, c’était respirable, mais je confirme que cette ville n’a pas de place dans mon top 10.