dimanche 26 juin 2011

Du Costa Rica à Cuba

Un départ sous tension du Costa Rica. Pourquoi donc me direz-vous ? Trois fois rien, juste une petite amende pour excès de vitesse. Désolée mi amor, j’en mets 3 lignes pour que tu te souviennes… A la décharge du pilote responsable, les panneaux sont rares et la limitation pas toujours évidente à appréhender. Nous avons donc été séchés par un radar sèche-cheveux dernier cri d’un gentil policier tico très poli. Je passe les détails... mais l’expérience nous coûtera une somme à trois chiffres ...en euros.

A cela s’ajoutent les 104 USD de frais de sortie du pays, qui ne sont pas une surprise, mais l’addition commence à devenir très salée.

Pour rattraper le tout, des Ticos adorables, la policière de l’immigration la plus gentille du Monde, tout nous invite à revenir.

Un tuyau monstrueusement épatant pour les candidats au voyage. Nous avions flippé comme des fous quand nous avons découvert comment il semblait complexe d’obtenir la carte de tourisme cubaine (pas de formalités on line…). Nous y avons consacré presqu’une matinée au consultat de Cuba à San José, tout propres sur nous, implorant son Eminence le Consul de bien vouloir daigner consentir à nous fournir la carte.
Nous apprenons in fine au check-in à San José que l’on peut y acheter la &@%¤§µ$]ã*!!! de carte. Vive le progrès !
Sinon pour aller à Cuba il faut aussi fournir le billet de sortie ou continuation et l’attestation de son assurance santé. Of course, j’avais tout prévu (mais ça n’a pas servi) !

L’arrivée sur Cuba est sublime, les Caraïbes sont décidément fascinantes.



A ce stade, la Rédaction de ce blog s’interroge sur la pertinence de raconter Cuba. Ne serait-il pas préférable de vous laisser découvrir votre Cuba ? Ingénu, sans idée préconçue, la surprise est souvent tellement plus puissante…

Chers lecteurs (c’est que vous commencez à être nombreux maintenant à nous lire) je sais que vous êtes des adultes responsables, majeurs et vaccinés. Je vous laisse donc seuls décider si vous préférez rester candides OU tout savoir (sans rien payer) de ce pays formidable, car bien évidemment, ce blog encyclopédique a valeur d’évangile.

La Habana nous accueille sous une grosse pluie d’orage et nous nous remettons sous tension, cette fois avec les formalités d’entrée dans le pays.

J’en suis à mon 8e formulaire inutile. L’immigration est tout sauf agréable. La douane se contente de scanner nos bagages à main par contre la Direction de la Santé nous la joue petit fonctionnaire zelé méprisant. Ca se termine par un Mi Amor, parce que je parle espagnol sans accent.
Entre le départ et l’arrivée, j’ai dû dégainer un demi-million de documents !

Nous sommes accueillis par Oscar, notre chauffeur de taxi privé aux airs de Jérôme Ab.
Hop hop on change nos dollars en CUC (si vous le pouvez, venez avec des Euros, le taux de change est beaucoup-meilleur), hop hop on sort le nez dehors et respire le vrai air, 99% d’humidité, pire qu’à Salvador, hop hop on court sous la pluie (les taxis privés n’ont pas le droit de stationner à la sortie des terminaux), hop hop on saute dans notre superbe Lada vert pomme.

Oscar fait le taxi pour arrondir les fins de mois, en plus de sa casa particular. Vu le prix de l’essence (1 euros le litre) et les impôts, ça lui rapporte juste de quoi entretenir sa voiture. Je ne connais pas les statistiques, mais la voiture est un luxe ici. Pour les casas particulares, le maximum autorisé est de 2 par propriétaire et l’Etat se prend entre 100 et 250 dollars (selon la concurrence que les chambres font aux hôtels d’Etat) par chambre par mois, qu’elle soit pleine ou vide.
Ce quinqualingue (ingridisme) (dont le portugais d’Angola) est ravi de partager avec nous quelques points de vue sur son pays. Selon lui le pays progresse vraiment avec R.C., qui dirige en gestionnaire et économiste plus qu’en idéologue comme son frère. Les Cubains souffrent moins, notamment les agriculteurs dont le sort s’est nettement amélioré. C’est pourtant grâce au leader charismatique que cette île ridiculement petite s’est taillé une telle renommée internationale.

Le mythe devient réalité peu à peu. Les vieilles voitures. Les édifices soviétiques. L’accent. Les vielles bâtisses en ruine. Les gens dans la rue.


 
Oscar trouve notre casa particular grâce au « guajiramapa », invention du XIIe siècle : quand tu cherches ton chemin, demande aux locaux (guajiros = paysans = locaux par assimilation).

Décoration pour le moins inattendue, quel décalage entre la façade et l’intérieur ! Les peintures style Botero sont délirantes à souhait.

Nous y sommes !!!! Dans le jus ! La chaleur, les bruits de gens qui s’interpellent et surtout la MUSICA ! Oui la salsa qui nous empêche de faire la sieste. Avec plaisir nous nous levons et nous déhanchons, c’est pour elle (notamment) que nous sommes venus !

Notre casa particular n’est pas aussi intimiste que nous l’aurions rêvée. Le patron possède 9 chambres, alors ce n’est pas tout à fait l’ambiance familiale. Néanmoins les meubles Art Déco, les 4m sous plafond et la terrasse avec vue à 360° sur le quartier nous enchantent.




Le cuisinier est fort sympathique : forcément il s’appelle Eric ! Le premier Cubain s’appelle Oscar, prénom du fiancée d’Héloïse, le 2e Eric, prénom du fiancée de Cécile, ça promet !

De notre toit terrasse, nous avons un bon aperçu de Habana Vieja et de l’envers du décor. Quel décor ! et quel envers !


La patronne Carmen fait son apparition et un brin de causette (légèrement chelou, elle me prend pour une Espagnole) sur tous les membres de sa famille qui connaissent Paris et le divin parfum dans une bouteille Tour Eiffel qu’elle a cassé. Eric le cuisinier soutient que le français est la langue de l’amour, pour moi c’est l’italien. La nièce de Carmen a épousé un Italien, après rencontres réciproques des familles et palabres. Pour ne faire comme l’autre nièce qui est partie avec un Espagnol et s’est séparée de lui dès qu’il l’a emmenée dans son pueblo faire le ménage dans sa ferme !

N’allez pas croire que je m’emballe, c’est loin d’être mon genre en plus, mais je pense qu’en une semaine ici tu récoltes aisément de quoi écrire un beau roman.

Nous sortons en soirée et nous nous perdons allègrement dans le quartier. Avantage incontestable de la « crise automobile » : les rues sont quasi piétonnes ! Deux pas, un musée. A trois le superbe hôtel Séville et à 4 le Prado ou Paseo Marti qui nous mène jusqu’au Malecon !!!!

Coucher de soleil sur le Malecon et sur le château-fort de San Salvador de la Punta, voilà un rêve qui se concrétise ! Avec les enfants c’est tout de suite beaucoup plus agité, mais c’est aussi l’occasion de papoter avec Helen -prénom de ma grand-mère- vendeuse de chicharitas (espèce de couenne de porc frite et soufflée) qui spontanément nous en offre 2 paquets et refuse catégoriquement qu’on la paie. Elle nous raconte sa vie, son boulot, les kilomètres qu’elle s’avale par jour parfois sans rien vendre et plutôt que s’apitoyer sur son sort, nous vante toutes les beautés de sa ville natale et de son pays ! Elle aura même droit à une bise de Gabriel et une d’Héloïse, qui est pourtant la moins bisou de la famille.

Le Malecon, c’est comme dans le livre de Pedro Juan Gutierrez Trilogie Sale de La Havane. Merci Papilou de nous l’avoir mis entre les pattes ! Des Nouvelles de Cuba 1995-2000, recueil d’écrivains contemporains chez Metailié, donne aussi un bon aperçu.

C’est à la cafeteria conseillée par Helen que nous porterons à coup de Mojito un toast aux projets qui permettent de vivre ses rêves, les anciens et les futurs, avec tout plein de Son dans les oreilles.

Le dîner s’est fini en dispute avec le serveur filou qui s’était trompé de 8 CUC et avait ajouté un supplément imprévu… De l’intérêt de parler la langue !









La soirée n’était pas encore terminée pour les parents qui après avoir endormi leurs petits, sont allés refaire le monde sur leur toit-terrasse, tout en observant leurs voisins. Trois Mexicains qui essayent lamentablement de draguer deux Norvégiennes coincées. Elles se défaussent en arguant d’un besoin de sommeil et reviennent toutes pomponnées leur annoncer qu’elles vont « bailar » au Habana Café (boîte branchée du Vedado avec d’authentiques avion et des voitures anciennes) avec Eric… le cuisinier !

Voilà, tout ce qui précède à Cuba c’est passé entre 15h et 00h !

Prochain épisode : le 2e jour ça se corse
N.B. : vu la connexion internet, pas moyen de télécharger de photos. La mise à jour viendra ultérieurement. Et la mise à jour est venue :-)) le 11 novembre 2011, date mythique pour les handicapés et les chasseurs...

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