samedi 27 novembre 2010

Tonle Sap

Tonle Sap

La ville de Siem Reap est la seule grande ville du pays à proximité du Tonle Sap, le  "great fresh Lake" . Réservoir à poissons qui fait du Cambodge un des gros producteurs de la région (400 000 tonnes les bonnes années), c'est aussi le plus grand lac d'Asie du Sud-est.
Sa particularité vient du fait qu'à la saison des pluies, il est alimenté par le Mekong, un des plus long fleuves du monde, chargé d'Histoire, qui sillonne les principaux pays indochinois depuis sa naissance au cœur de l'Himalaya. Le lac sort alors de son lit et déborde sur plus de 6000 km², doublant sa taille initiale pour irriguer les rizières. Notre petit périple en hélico nous a permis de mieux se rendre compte du phénomène.


Bon nombre de cambodgiens profitent de ces richesses et s'installent alors tout autour. En raison de son activité « débordante », la plupart des villages environnant ont été construits sur pilotis (parfois 11 mètres de haut) ou sont devenus des villages flottants.

 

Malheureusement, l'activité hydroélectrique réalisée en amont, essentiellement par la Chine et le Vietnam, met en péril ce poumon économique du Cambodge. Alors que la population a tendance à augmenter, la production annuelle de poissons diminue, la taille des poissons devient inquiétante, et plus de la moitié des espèces ont disparu. Il y a danger. La grande pauvreté s'installe. Elle s'invite sur les visages des enfants.




Nous sommes allés voir de plus près un de ces villages avec un guide, en bateau bien sûr.
Avec un moteur de camion ! Vous imaginez les bruits qui « courent sur l'eau » avec une centaine de bateau du même genre qui naviguent et se frôlent à chaque croisement.










La pauvreté est bien là comme en témoigne les matériaux utilisés et l'état des maisons. Chose curieuse, la population rencontrée ne parle pas cambodgien mais vietnamien. Vestiges de la dernière guerre de 1979 mais aussi de l'histoire mouvementée du Cambodge autour des conflits incessants entre Cham, khmers et chinois.





Ces populations sont aidées par le Vietnam, le gouvernement cambodgien et surtout les associations (présence très forte du Japon). Elles disposent d'une école publique, d'une école anglaise, d'une église, d'une pagode, de plusieurs restaurants pour les touristes.  Il y a même un terrain de basket construit par les japonais... Le tout animé par le balais incessant des vendeuses ambulantes qui naviguent sur leur épicerie flottante.





Cette année, le lac n'a pas reçu assez d'eau du Mekong. Les barrages y sont pour quelque chose. La pêche est encore plus difficile. La taille des poissons que nous pouvons voir fait mal au cœur.


Beaucoup de famille se sont mises à chasser les nombreuses variétés de serpents (32 au total) tous aussi dangereux les uns que les autres. Nous apprenons au passage, que les pêcheurs qui se font mordre par un cobra extrêmement venimeux, s'auto amputent sur place car s'ils ne font rien, ils n'ont plus qu'un quart d'heure à vivre. Sympa comme vie.
L'élevage des crocodiles se développe pour la viande mais surtout le cuir à destination essentiellement du Vietnam. Là encore, les risques sont énormes lors de la capture.




C'est le moment de rentrer. Nous repartons en bateau avec un nouvel aperçu du Cambodge. Des interrogations naissent dans nos petits esprits. Les enfants posent beaucoup de questions. C'est la vie.

Nous finissons notre petite excursion par une visite de la plus vieille pagode de Siem reap qui se prépare pour la fête annuelle de l'eau en faisant en re autre des châteaux de sable qui surprennent gabriel et héloïse. Hindouïsme et Boudhisme font bon ménage.

Un peu de spiritualité dans ce monde vraiment dur.


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