mercredi 6 juillet 2011

Divagations sur Cienfuegos

Phénomène exceptionnel, à Cuba, Héloïse se réveille tard (plus de 9h) et nous avec ! Autant dire que lorsque nous sommes prêts à décoller (vers 10h30) le soleil nous attend au tournant, dans les rues de Cienfuegos.

Nous avons visité ce que j’appelle une place et qui se nomme Parque José Marti, l’Arco de Triunfo, le Teatro Tomas Terry et la Casa de la Cultura. Là, une dame nous propose les ateliers gratuits pour enfants : danse, percussions, chant.
Nous rencontrons un professeur de guitare « tres » (trois) qui nous fait une démonstration de son instrument de 3x2 cordes.
L’occasion rêvée de vous parler de l’enfant du pays : Benny Moré. Ca me plaît que LE chanteur le plus célèbre de l’île soit un Noir, né ici dans cette colonie fondée pour accroître la population blanche de l’île.
Benny vous le connaissez forcément si vous avez daigné prêter l’oreille à la musique cubaine. C’est l’auteur des tubes Que lindo baila usted, Bonito y Sabroso et Lagrimas negras (larmes noires) : « aunque tu, me has dejado en el abandono… tu me quieres dejar, yo no quiero sufrir… » encore une histoire d’amour triste, j’adore !!! On l’entend tous les jours depuis notre arrivée. Benny c’est le Principe del Mambo, le Barbaro del Ritmo. Batanga (dont il est l’inventeur), boléro, chachacha, rumba, il a mis le feu avec sa Banda Gigante dans plus d’un concert.

C’est ici à Cienfuegos que j’ai découvert l’art de faire la queue à Cuba. L’objectif était tout bêtement d’obtenir des CUC.
La maison de change était bien ouverte, sauf qu’une coupure de courant en paralysait le fonctionnement.
A la 1e banque, c’est le vigile qui régule la queue en lançant « quien es el ultimo ? » à la cantonade. L’ultimo (le dernier de la queue) se manifeste et toi tu es le prochain après lui. Tu crois que ça va aller vite parce qu’il n’y a que lui avant toi, mais pour un tas de raisons incompréhensibles d’autres gens te passent devant. En bonne Tard… que tu es, impatiente et irritable dans une file d’attente, tu t’énerves et tu te barres.
Tu cherches une 2e banque très organisée qui émet un ticket avec un n° de rang, où tu peux suivre l’avancement de la queue sur un écran, comme à La Poste. Sauf que ton n° est lamentablement sauté et on te dit que tu dois finalement refaire la queue, physiquement derrière un guichet. Non mais je rêve, ils savent à qui ils ont affaire ?
Désespéré, tu trouves une 3e banque, formidablement vide de clients. Ceci explique peut-être cela, elle exige la présentation du passeport… qui est bien entendu resté sagement à la casa (la photocopie ne suffit pas). Retour en prison, sans passer par la case départ !!!

En résumé, sois constructive ma fille, vous pouvez :
  • Retirer des CUC dans une maison de change ou une banque avec sa carte bancaire (pas d’American Express of course): commission de 3,25% en général + les frais de ta banque (pour nous pas de frais car nous avons un compte d’expatriés (cf. rubrique budget des préparatifs monstrueux)
  • Faire un retrait à un distributeur bancaire : déconseillé. 1° risque de se faire avaler sa carte en cas de coupure d’électricité. Toujours utiliser un DAB dans une banque ouverte. 2° les cartes émises aux USA sont refusées. 3° les commissions appliquées ne sont pas clairement exposées.
  • Changer des devises dans une maison de change ou une banque: commission de 3,25% à 4% quelle que soit la devise. Si vous changez des USD : 10% de pénalité appliqués (c’est ce que nous avons dû faire au début parce que c’était notre seule devise en liquide). Si vous changez des euros : conversion en USD obligatoire mais sans la pénalité.

Moralité (ouvrez grand les yeux voici un tuyau épatant gracieusement offert par les ZAT) : venez avec une liasse d’Euros et une CB. Non ce n’est pas risqué, bien sûr il faut les planquer sur soi ou dans sa valise (surtout dans les hôtels, dans les casa par contre c’est safe) et ne pas sortir tard le soir s’enivrer avec sa fortune dans la poche. Du bon sens, ça va sans dire, néanmoins Cuba est une destination très très sûre (vu les peines de prison encourues et la « qualité de vie » carcérale, la délinquance est très limitée).

Pour se détendre et dépenser nos CUC difficilement acquis, nous allons à la mer, enfin la vraie mer, en dehors de la baie. Le Castillo de Nuestra Senora de los Angeles de Jagua, forteresse construite au XVIIIe siècle pour protéger Cienfuegos des pirates et des Britanniques, est charmant, mais nous n’avons pas le courage de faire la courte traversée à partir de l’hôtel (immonde style soviétique) Pasacaballo.
Nous préférons nous baigner à la plage de Rancho Luna (à côté de l’hôtel éponyme). Plage sublime, décidément !

Dîner dans un restaurant récemment ouvert par un grand black avec une énorme chaîne en or qui a le privilège d’être un Cubain né en Azerbaïdjan. Encore une drôle d’histoire.

Prochain épisode : à nous Trinidad !
N.B. : vu la connexion internet, pas moyen de télécharger de photos. La mise à jour viendra ultérieurement.

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