mercredi 11 mai 2011

Aracaju

Je savais que j’allais être triste de partir et finalement j’ai été très triste de partir. Il paraît que ça se fait d’être raisonnable, à l’âge adulte. Donc de quitter Salvador que nous connaissons déjà et d’explorer de nouveaux horizons, surtout de quitter une région peu sûre et se tourner vers une autre très peu exploitée par le touriste.

Nous avons choisi le Sergipe, plus petit état du Brésil, juste au nord de l’Etat de Bahia, dont la capitale est Aracaju (ne pas confondre avec acarajé= le délicieux beignet à l’huile de palme, ni avec le cajou = le fruit au parfum sublime et à la noix plus connue).

Nous arrivons le mercredi 20, veille du grand week-end férié, prêts à galérer pour trouver à se loger. Avantage de sortir des sentiers battus : aucune foule dans les parages. Certes les hôtels sont pleins et les prix ont flambés, mais nous trouvons sans problème une pousada simple pour satisfaire nos besoins. Mais que ce pays est cher pour nous désormais, pour 50 euros on a les chambres les plus basiques (à - euros au Laos ou 20 au Vietnam). Mais heureusement, il y a des jeux pour les enfants !





Notre objectif est de trouver au plus vite une maison à louer, pour poser enfin nos sacs (et les vider pour une fois) et reposer nos enfants qui saturent de tous ces changements. Louis et Sho  éclusent le quartier mais les prix sont très élevés et la mer pas propre-propre. Coup de bol, je reçois un mail d’un propriétaire qui avait mis une annonce sur internet (1 réponse sur 50 mails envoyés, je n’y croyais plus du tout). Non seulement le propriétaire vient nous chercher et nous conduit à sa maison, mais en plus nous parvenons à conclure une affaire imbattable :
une villa de 250 m2, 4 chambres, 5 sdb, un jardin de 1000m2, un barbecue-bar de compétition et, ce n’est pas fini, une grande piscine avec un joli dauphin et un petit bassin d’hydromassage, ET une Citroën C3 (indispensable parce qu’on est à 3 km de la mer et à 20 minute de la ville), le tout pour.... 70 euros par jour !
Il faut dire que Sho est une négociatrice sans pareille !
Seu Alberto nous reconduit à notre pousada, on fait les sacs et les papiers et hop accompagnés par sa femme qui nous loue sa voiture, nous voici installés dans notre villa, moins de 24h après notre atterrissage ! Comme quoi ça change tout de parler la langue et de connaître les subtilités du pays.
Le bémol de la villa c’est Marcos, le caseiro= le factotum qu’il faut manœuvrer avec prudence pour lui faire comprendre que nous n’allons pas le traiter comme ses patrons ou les précédents locataires mais qu’en contrepartie nous ne le voulons pas dans nos pattes (qu’il ne rentre pas dans la maison quand ça lui chante, genre quand je sors de la douche et qu’il ne traîne pas devant la télé alors qu’on dîne à côté). C’est ça aussi la réalité ici : ce gamin de 23 ans sans diplôme, employé illégalement, attaché à cette maison 6j/7, 24h/24, payé 150 euros par mois…

On essaie de se la couler douce mais les tâches ménagères nous occupent beaucoup trop à mon goût : courses, cuisine, vaisselle, ménage, lessive (à la main, snif, pas de machine, mais toujours pas de repassage !), j’avais oublié ce que c’était passionnant cette routine-là.

Les enfants passent entre 4 et 6h par jour dans la piscine et il faut se fâcher fort pour les en extraire quand la nuit tombe et les moustiques attaquent. Héloïse se lâche dans le grand bain pour parcourir 1 à 2 mètres toute seule avec un style petit chien en plomb qui coule progressivement avec un large sourire, inimitable. Elle s’éclate comme une folle et n’a peur de rien. Sa détermination nous impressionne. Gabriel lui donne des leçons et se trouve très fier d’être son professeur.


Nous sortons juste dans le village à la recherche de victuailles, bien pratique, nous avons tout à 1km, notamment crevettes et poissons locaux (malheureusement immédiatement congelés après la pêche car la rotation dans le coin est très faible) que nous (enfin les hommes) passont au barbecue. Miam !!!

Nous testons chaque jour une nouvelle recette de caïpirinha (au citron vert) et d’autres roscas (même principe avec des fruits autres que le citron vert) au cajou, maracuja, mangue…

Un dernier point pour vous faire baver. Nous avons 3 manguiers dans le jardin dont un qui donne des kilos de mangues délicieuses, vous savez celles que vous achetez entre 5 et 7 euros chez votre primeur préféré ! Notre tortue se régale elle aussi. Matin, midi et soir, plus les collations si on a un creux et les jus et l’invention géniale d’Eric : le sorbet ! Il s’adapte bien le Bourguignon ! A force, "Numéro 2" imagine que les poules pondent des mangues tous les matins pour Chicken's Chicots Production... 


La mer est très agitée sur toute la côte du Sergipe et marron à cause des fleuves Sao Francisco et Real qui s’y jettent. On trouve quand même de quoi bien rigoler dans les vagues et au cours des chasses aux crabes.








Tout près de chez nous se trouve un coin qui nous plaît davantage, sur les rives du  rio Real, la Orla Por do Sol (rive Coucher du Soleil) d’une tranquillité douce, où les gens sont d’une gentillesse et d’une spontanéité rares.






Le week-end du 30 avril-1e mai, nous avons évacué notre maison, comme convenu avec le propriétaire qui l’a louée à une nana qui fête sa fin d’études. Nous sommes supposés nous installer dans la maison voisine, plus petite et sans piscine, mais nous n’y laissons que nos bagages car nous n’avons aucune envie de subir les nuisances sonores de la fête qui se prépare.

Nous descendons vers la Praia do Saco, annoncée comme la plus belle de l’état. Il faut qu’ils m’expliquent les gars comment ils osent à ce point trafiquer leurs photos publicitaires. La mer est aussi marron et agitée qu’ailleurs et les hébergements infréquentables (trop cher ou trop sale). Rageant… Nous nous arrêtons dans un petit bouiboui sympathique pour nous consoler !


Pour nous consoler nous nous offrons un tour dans les dunes de sable en buggy avec Dyonisos (si si c’est son vrai prénom), le roi du volant ! Sensations fortes garanties !!!










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