mercredi 13 juillet 2011

Trinidad, 3e épisode: la musique et le calendrier

L’avantage énorme de notre casa particular, c’est que nous sommes à 40 m à vol d’oiseau de la Casa de la Musica (en haut des marches mitoyennes de l’église). Nous avons donc plusieurs choix :
Ecouter salsa/son/trova/rumba depuis notre rocking chair sur notre terrasse*
Ecouter la salsa/son/trova/rumba depuis nos chaises, attablés dans notre patio*
Danser la salsa/son/trova/rumba dans notre patio*
Assister au concert en live depuis la Casa de la Musica, histoire de socialiser et de voir les virtuoses au travail.
  * bien tranquilles, tandis que les enfants jouent dans la chambre ou dorment, pas besoin de les motiver pour sortir ou de repousser leur coucher, ça nous change !



Le premier soir, ce voisinage est plutôt un inconvénient car à 22h commence un concert de chez concert d’un Cubain à succès. Jusque là rien de bien méchant sauf que le concert c’est avec sono amplifiée et d’un style plus que variétoches ringardes. Plein les esgourdes. Heureusement que le ronron de la clim nous a bercés !

Nous pouvons donc désormais affirmer que nous aimons une certaine musique cubaine, traditionnelle.

Le Palenque de los congos reales est une autre excellente adresse.

Dans la rue qui part du Musée d’Archéologie, des papis jouent dans un patio toute l’après-midi.

Sur le trottoir, à côté du restaurant Plaza Mayor, d’autres papis encore plus âgés ou abimés, mettent une superbe ambiance.

Dans un autre genre, la chorale et l’orchestre de l’église voisine de notre casa, nous ont également bluffés. A tel point que nous sommes sortis voir d’où pouvait bien venir cette musique si décalée et rythmée !

Bref, la musique à Trinidad, c’est quasi partout et tout le temps. Que rêver de mieux ?




Les joies du calendrier

Coup de bol, pendant notre séjour se déroulent les Fiestas Sanjuaneras, Fêtes de la Saint Jean, du 23 au 26 juin. Les animations se concentrent sur la Plaza Cespedes, au sud du centre historique. Concerts, haut-parleurs nasillards diffusant une cacophonie étourdissante, manèges préhistoriques, rhum à gogo. En fin de journée, les vaqueros, paysans locaux en chapeau de cow-boy, caracolent à cheval dans les rues du centre et collectent une bière de ci, un rhum de là. Quand ils détalent au galop sur les pavés inégaux, on s’écarte.

L’autre immense événement, c’est l’arrivée le 29 juin de la Virgen de la Caridad del Cobre, protectrice de Cuba. La révolution marxiste-léniniste donc athéiste n’a pas facilité la vie des croyants. Bien qu’il n’ait ni abrogé la liberté de culte ni interdit les offices religieux, le gouvernement les a mis à rude épreuve : envoi dans des camps spéciaux, interdiction d’accéder au PC, à l’université et aux fonctions publiques. Dans les années 90, leur situation s’est adoucie et l’ouverture est devenue évidente depuis la visite de Jean Paul II en 1998. Le catholicisme reprend du poil de la bête mais beaucoup de Cubains qui affirment ne pas être catholiques, croient en la Virgencita.
Drapeau cubain sur la porte des ruines de l’église de Santa Ana (les églises ne semblent pas une priorité pour la restauration), pancartes sur les perrons. Foule attentive pour voir le défilé : rencontre de Jésus (sorti de son autel) avec la Caridad (toute petite statue sous cloche). Il aurait pu descendre de sa croix et se débarbouiller un peu, tout de même.
Sur l’estrade devant l’église de la Santisima Trinidad, des solistes s’égosillent à tour de rôle. Gabriel demande « ça veut dire quoi à tour de rôle ? ». Nous « chacun son tour ». Lui « ah non moi je ne veux pas monter sur la scène pour chanter devant tout le monde ».

« Todos debemos darle gracias à la Caridad del Cobre, porque ella tambien esta peleando en la manigua ». citation du général Antonio Maceo (héros de la 2e guerre d’indépendance).

Un sacré événement que les trinitariens et trinitariennes, parées de leur plus beaux autours et majoritairement vêtues de jaune (la couleur de la Vierge) n’auraient raté pour rien au monde. Papa tu aurais explosé ton appareil photo.
Nous, on a trinqué à leur santé.




Prochain épisode : Trinidad, 4e épisode, les rencontres
N.B. : nous sommes désormais au Mexique, avec internet illimité et gratuit depuis notre lit... mais l'ordi des photos est en panne (pb de batterie)... Il fut réparé au Mexique, pays de la débrouille !

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