jeudi 30 juin 2011

Sur les routes cubaines

La Havane a beau être une capitale archi facile à vivre avec ou sans enfants, les 4 jours de visite nous ont exténué.

Le mardi 14 juin, Eric récupère notre voiture à l’hôtel Parque Central (plus chic que le Séville et surtout l’agent de Cubacar-Havanautos est ultra sympa) : une petite Hyundai Atos toute petite mais bien pratique, pour 32 euros par jour.

Nous longeons le Malecon pour traverser Vedado puis Miramar, le quartier des ambassades et des riches. La « Avenida de las Americas » est appelée ici « Quinta Avenida », 5th Avenue. On en est loin mais c’est évident qu’ici tout est propre, rien ne dépasse, rien ne tombe en ruine, tout est carré, avec un flic à chaque carrefour.

Pour trouver la route on se sert du « guajiramapa » et on prend une auto-stoppeuse, c’est le GPS intégré !
Vu la pénurie d’essence et de véhicules motorisés, le stop est un sport national. Il y a bien les « bus privés » (des camions vaguement aménagés) mais ils sont plus chers que les bus d’Etat, et vu les salaires…

L’arrivée à destination, Las Terrazas, est déroutante.
Las Terrazas, qu’est-ce donc ? Un village modèle qui fait rêver. En 1968, les Cubains inquiets de la déforestation de la région à l’est de Pinar del Rio, décide de créer une communauté qui comprend 5000 hectares de terres à reboiser, un hôtel, un restaurant bio et plus de 1000 habitants. Les infrastructures durables et financièrement indépendantes sont désormais intégrées dans une réserve de biosphère de l’Unesco (la Sierra del Rosario) et le village est considéré comme la plus authentique station d’écotourisme de Cuba. Je ne sais pas combien l’ex-ministre de l’environnement (patron de l’hôtel et frère de Camilo Cienfuegos) paie pour que les journalistes continuent à écrire ce qui précède, mais le résultat est visiblement plus que banal et les barres de HLM juste affreux.

Nous déjeunons dans une cafétéria ultra populaire pour 4 euros. Le déjeuner le moins cher de notre tour du monde !

Histoire de challenger notre première mauvaise impression, nous testons l’hôtel La Moka, dont les prix sont impraticables pour nous. Quel est l’intérêt de séjourner là à part de se rafraîchir dans la piscine ?

Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas eu cette frustration de faire de la route pour pas grand-chose, comme au Laos…


Nous rebroussons chemin et gagnons Vinales après 1h30 de route en bonus.
Vinales (avec la tilde sur le n), c’est un village de 15 000 habitants voisin du Parc National de Vinales : « naturaleza y revolucion », classé patrimoine de l’Unesco pour ses falaises calcaires appelées « mogotes », ses plantations et ses villages typiques. C’est un peu la Baie d’Along terrestre cubaine, en moins impressionnant.
Le village est très animé, le long de la rue centrale, ça grouille de partout. Nous déclinons la 1e proposition de casa « avec tout le confort, même une cuvette et un couvercle de WC » pour aller chez Purry et Isis, maison coloniale en plein centre recommandée par Fabrice : 2 chambres, vaste cuisine, énorme salon, pour 20 CUC ! Depuis nos rocking chairs sur notre terrasse nous observons la vie des « guajiros » qui n’ont pas du tout l’air malheureux que leur prête les havanais.
La placette et église mignons, cours de salsa. Les Cubains ont une qualité géniale : ils papotent sans complexe ! Nous goûtons à un « cocktail sans alcool » sûrement invité pendant la période spéciale : le jus de tomate et prune. Mouais. Paraît que c’est très bon avec la bière. Héloïse n’est pas fan non plus.


Nous dînons d’une délicieuse langouste en salsa. La salsa continue jusqu’à tard, car le concert du Centro Cultural (à 100m de notre lit) résonne dans toute la vallée, à peine couvert par notre climatisation soviétique qui reproduit fidèlement le barouf d’un défilé de chars russes.

Prochain épisode : déménagement à la campagne
N.B. : vu la connexion internet, pas moyen de télécharger de photos. La mise à jour viendra ultérieurement.

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