mardi 26 avril 2011

Mission

Le mercredi 6 avril nous quittons BA et atterrissons à Posadas, dans le nord de l’Argentine, dans la région de Misiones.

Nous réussissons à nous encastrer dans une Opel Zafira avec nos énormes bagages et faisons route vers Oberà. Une halte à Santa Ana dans un restau typique puis nous nous posons dans notre hôtel, bien au calme, dans un immense parc arboré. Dommage que l’ensemble soit mal entretenu. Héloïse se tord la cheville à cause du dangereux toboggan, nous renonçons à l’immense piscine bien trop sale et tentons quelques mouvements dans la salle de gym décrépite. On se demande un peu ce qu’on fait là… il paraît que c’est ce qui se fait de mieux dans le coin. On est surtout tous très fatigués, notamment par la chaleur beaucoup plus lourde. Oh, mais qu'est-ce que c'est que ces petites bêtes là ?



En tous cas, dans notre terrible malheur, nous avons découvert (et bu !) un très bon vin, non mais :-)

Le lendemain nous entreprenons gentiment la découverte des missions jésuites qui justifient notre déplacement et le méritent amplement.

[Les missions ont été construites à la suite de l’allégeance de certains chefs guaranis (les caciques) qui s’étaient placés sous la suzeraineté du roi d’Espagne afin de ne pas avoir à se soumettre aux bandeirantes, les esclavagistes portugais du Brésil. Il y avait deux jésuites par mission. La particularité de ces missions était que les Guaranis étaient libres. Ces missions se sont multipliées de manière exponentielle pendant trente ans, de 1611 à 1630, abritant des populations allant jusqu’à 140 000 personnes du nord de l’Uruguay au sud-est du Paraguay en passant par le Brésil et l’Argentine.
Elles furent assiégées de 1632 à 1635 par les bandeirantes. Le Père Montoya put obtenir des armes et une armée fut constituée qui mit un terme à ce problème. Le Pape apporta même sa protection aux Indiens.
A leur apogée les missions auraient couvert une superficie comparable à celle de la France.
Le Traité des limites entre le Portugal et l’Espagne en 1750 marqua la fin de ces missions. En 1758, les jésuites et les Guaranis revinrent pour refonder les missions car les portugais étaient repartis, n’ayant pas trouvé d’or en ces lieux.
L'expulsion des Jésuites des territoires portugais, en 1767, fut un dernier coup. De plus les administrations portugaise et espagnole étaient hostiles à ces zones de quasi extraterritorialité et envoyèrent des troupes mais l'offensive s'enlisa.
Dès lors les missions continuèrent mais déclinèrent progressivement jusqu’à disparaître au début XIXe siècle.

Toutes ces reducciones (établissements) guaranis sont conçues selon le même modèle : l'église, la résidence des Pères et les maisons régulièrement espacées des Indiens sont disposées autour d'une vaste place centrale. ]

C’est à Santa Ana, la plus sauvage, au cœur de la forêt tropicale, qu’un guide passionné nous explique la fascinante histoire des lieux dans le détail. Les ruines sont indemnes, aucune restauration n’a été menée ici.

Plus au nord, San Ignacio Miní, comporte différents vestiges monumentaux importants : églises, résidence des Pères et écoles, très bien restaurés et un musée très didactique.



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