samedi 5 février 2011

Railay

Le 16 nous remontons vers le nord-ouest et nous arrêtons pour la soirée au Parc National Than Bokkharani pour voir faillir d’une grotte calcaire une eau verte mais pas émeraude qui se déverse dans des bassins malheureusement complètement bétonnés par cette chère administration des Parcs Nationaux... No photo.

L’escale suivante, c’est Hat Noppharat Thara (à côté de la plage la plus connue, Ao Nang). Superbes les falaises calcaires aux airs d’Along Bay. Nous ne sommes pas les seuls à apprécier apparemment. Nos prospections sont délicates dans cette zone où les accès aux plages sont squattés par des resorts en tous genres. Nous squattons un terrain privé avec une vue sublime. Mais le propriétaire vient alors pour construire un bar en bois. S'il nous propose gentiment de rester autant que l'on veut, nous décidons de trouver un autre endroit plus calme.



De guerre lasse, nous jetons l’ancre sur un parking, celui du Parc National de Noppharat Thara et Ko Phi Phi. Après la lecture traditionnelle d’un chapitre de Croc Blanc, notre nuit est hachée par des hurlements et bagarres de chiens possédés (mes amis). Original, ça change des karaokés ! La vue, même nocturne était plutôt sympathique...
Nous avons viré un peu sauvages nous aussi et rencontrons peu de monde, ni thaïs ni blancs. C’est vrai que les premiers ont tendance à sauter sur les enfants qui en ont raz la casquette parfois. Il faut dire que les thaï sont de nature curiseuse et qu'un camping-car c'est très rare, surtout avec une plaque thaïlandaise. Quant aux seconds, nous fuyons les travers du tourisme de masse qu’ils véhiculent (et le miroir de notre paradoxe). Néanmoins, nous faisons exception pour un couple de Suisses partis depuis 3 avec un 18 tonnes Saurer aménagé en 2 pièces cuisine à partir d'un algéco.

Après avoir hésité pour le circuit bateau+snorkelling autour de 4 îles dont Chicken Island (désolés CCP : leur chicken aurait pu passer aussi bien pour une autruche ou une girafe, selon le point d’observation du piton rocheux) ultra touristique, nous avons opté pour la prudence et les conseils de nos amis les Daud’s (qui auront repris le travail à l’heure où nous publierons : courage !).

Un rapide tour de bateau pour aller visiter l’isthme de Railay, sur la plage de l’ouest, la plus belle paraît-il. Connaissez-vous la rubrique fétiche du Lonely Planet « au paradis sans un sou » (qui avertit les voyageurs des contrées éloignées où il est préférable de se rendre pourvu d’espèces sonnantes et trébuchantes) ? Ils devraient la remplacer par « au paradis spolié ». Sur cette superbe plage (sable blanc, eau claire, falaises calcaires, à marée haute, sinon on barbote dans 20 cm d’eau chaudasse) nous sommes plus de 300, une serviette tous les 2 mètres (ce que nous détestons déjà en France, alors imaginez à la pointe de l’isthme de la mer d’Andaman) et surtout ce que les photos ne restituent pas, c’est le bruit incessant des bateaux navettes avec leurs moteurs de camion. Précisons qu’en bons homo sapiens contradictoires nous cherchons à nous enrichir de la différence : trouver ici ce que nous ne connaissions pas et ceux qui ne nous ressemblent pas. Ceci dit, c'est effectivement très beau. Et nous sommes au bout de 4 mois de voyage, forcément moins ébahis qu'un parisien sorti de sa grisaille pour venir faire la crêpe sur une belle plage. Et puis la plage, au bout d'un moment...c'est juste une plage !





En consolation, nous rencontrons un batelier, descendant de Chao Leh (nomade de la mer) avec qui nous causons bouclettes d’abord puis tsunami ensuite. Lui, le 26 décembre 2004, il venait de partir en mer avec des clients. Il fut surpris par le brusque retrait de la mer. Ensuite, l’instinct de survie opéra son génie : à fond les gaz, échouage puis jambes à son cou. Il est juste heureux d’être là pour nous le raconter. 

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