samedi 16 juillet 2011

Retour à La Havane

La route entre Matanzas et La Havane est charmante côté mer (dégradés de bleu turquoise à émeraude) et ignoble côté terre (vieux puits de pétrole chinois). Au moins c’est clair : il est formellement interdit de se baigner ou de pêcher.

Tout est bien indiqué pour arriver sur la capitale, mais à l’occasion d’une déviation pour travaux, nous nous égarons. Nous demandons notre chemin à un scélérat qui nous explique que le tunnel est fermé, il est  bien informé parce que c’est le directeur du chantier, que nous devons rebrousser chemin, passer par des banlieues dangereuses, surtout avec les enfants ce n’est pas prudent, mais ça tombe bien il a du temps, il peut nous emmener, il faudra juste qu’on lui paie le taxi, dans les 20 CUC, pour qu’il revienne travailler, on a beaucoup de chance d’être tombé sur lui, il connaît bien le chemin. Vu le précédent 3 semaines plus tôt (qui était nettement plus fourbe puisqu’il avait annoncé au départ que ça l’arrangeait qu’on l’emmène), on a poliment décliné. Renseignements recroisés plus loin, c’était effectivement une seconde arnaque, que nous signalons ici pour les futurs voyageurs. Comme le souligne l’auto-stoppeuse que nous avons prise un peu plus tard, il faut de tout pour faire un monde. Heureusement qu’à Cuba les brebis galeuses sont l’exception. Règle d’or que nous nous fixons désormais : demander notre chemin à des femmes.

Nous retrouvons notre casa particular calle Habana, toujours en chantier. Une nouvelle chambre, jolis meubles art déco, mais pas confortable pour 2 sous. On reprend nos habitudes, le paseo, la vieille Havane, les concerts de musique le soir, les mojitos sur la terrasse, les discussions avec les employés et le patron. Rien n’a changé, « la lucha continua », sauf la météo qui est pourrie. Avec les gros orages, Mikael a 50 cm d’eau chez lui. L’an passé une vieille est morte noyée dans son fauteuil roulant. Une photographe australienne (superbe blonde taille mannequin) est pressée de rentrer chez elle tant elle s’est fait harceler, la pauvre petite, ça va lui faire du bien de retrouver son pays civilisé (sic).







Le dernier jour, contre toute attente, nous réussissons à contacter Yves, un collègue de collègue d’Eric que nous ne connaissions pas mais qui nous a bien aidés à préparer notre voyage. Nous lui rendons visite à 20 km de La Havana, dans la petite ville de Bauta, où il restaure une maison achetée avec Carmen, son épouse cubaine.
Nous déjeunons à 13 dans un paladar voisin avec une partie de la famille de Carmen. Les enfants s’éclatent avec une fillette de leur âge (dont j’ai oublié le prénom, pardon) et un « magicien » prénommé Pierre.

Le samedi 9 juillet nous rendons notre voiture et partons en taxi à l’aéroport (aucun panneau pour y accéder). Notre vol est prévu à 12h50 mais nous arrivons à 10h tant nous avons été mis en garde sur la longueur des formalités de douane. Première nouvelle : le vol est reporté à 15h. Nous enregistrons, payons la taxe de sortie à la Cubaine la plus poilue de la création (avec de faux ongles de 3 cm mais plus de moustache, de barbe et de poils sur le torse qu’Eric), passons l’immigration et la douane en 3 secondes et nous installons dans le hall d’embarquement. Entretemps le vol est repoussé à 16h30 et la tension monte. Merci d’avoir choisi Cubana. Nous partirons finalement à 17h, dans un avion russe des années 70 (modèle YAK 42) où tout fuit, à commencer par la clim. Si j’avais été croyante, j’aurais prié toutes les larmes de mon corps.


Voilà Cuba, c’est terminé, on va regretter.

Prochain épisode: Mexico

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